Vouvry, Tanay, La Porte du Scex

 

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Le village
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Descente

Il est beau d'arriver à Vouvry par les hauts.
La pente est rapide et l'on dévalerait d'une traite en plaine s'il n'y avait les hameaux du Flon et de Miex sur un replat entre le pays des sapins et celui des vignes.
A Taney, on était dans le val clos, toutes portes ouvertes au ciel. On va céder à la pente jusqu'au domaine des grandes terres bordées de collines et de coteaux, bien équipées de carrefours et de routes. Elles changent aussi de vêture selon les saisons ; mais l'homme intervient et leur impose le brun côtelé des labours, la première robe de soie vert-de-jeune-blé ou le grand costume de fête brodé et rebrodé d'or-froment-mûr, tandis que le vignoble essaie des taffetas pourpres et violacés pour les vendanges.
On était dans la nature libre ; on vient dans la nature apprivoisée. On était là où tout dépend du soleil et des orages qui font ce qu'ils veulent, et l'on tâche de passer entre eux avec patience et de prendre ce qu'ils donnent : l'herbe et les fruits sauvages. On vient où l'homme a pris autorité, devenant maître des sèves, des germinations et des moissons. Et si ce n'est pas sans peine, ce n'est pas sans profit.
Ainsi va-t-on du haut vers le bas, avant de refaire le chemin en sens inverse. C'est un mouvement typique du Valaisan. Sans cesse, selon les saisons, il va du bas en haut de ses vignes et, quand c'est le moment, du haut en bas de ses montagnes, vivant à un étage ou à l'autre, selon qu'il lui faut être vigneron ou bûcheron, laboureur ou berger.

Le Flon

Quelques maisons au-dessus du torrent
Quelques maisons au-dessus du torrent de Fosseau. Deux chemins s'y nouent à grand angle : droit à l'ouest, vers le vallon de Vernaz ou au nord, le sentier escarpé de Taney. C'est à mille quarante mètres, à la frontière du vrai royaume alpestre puisque les voitures ne peuvent dépasser le parc fait pour elles.

Miex

La route, cette fois, jusqu'en Miex, (Au Moyen Age on écrivait Miez et on prononçait sans doute, comme aujourd'hui : Mi, avec le sens de : mont.) allongée dans la faible pente précédant le village. On se plaît à ce délai dans la dévalée vers la plaine, et à demeurer encore un peu dans la lumière et l'espace plus vaste de l'altitude.
Passé le hameau, de grands éboulis apparaissent et si les uns sont anciens (Eboulement détaché de la montagne de Taney en 1902.), consolidés par la reconquête végétale, d'autres sont encore des blessures. Ici, l'homme a bousculé la montagne comme on se fraie un passage dans les taillis.

Chavalon

Et il fallait qu'il passât, qu'il fît du sentier de Chavalon une route afin une de ces machines savantesd'aller équarrir et aplanir un saillant sur les forêts, à l'aplomb de la plaine, où s'élève maintenant l'usine thermique, une de ces machines savantes et puissantes par quoi l'homme moderne multiplie ses pouvoirs sur un monde conquis dans ses détails et se donne, dans tous les ordres, la vitesse et l'efficacité - pour le meilleur et poux le pire.
La hardiesse de l'entreprise efface le choc donné au premier regard par la masse de l'usine, sa dure géométrie, sa haute cheminée coupant le profil capricieux de la montagne comme un ordre, un cri d'autorité dans le silence. Peinte en bleu, elle s'harmonise avec le paysage ; et les dix-sept petites maisons blanches du personnel font un nouveau village au rebord de la pente.
Dès lors, on pourrait descendre d'un coup à Vouvry, car la route est excellente. Mais c'est risquer de ne rien voir et rien connaître que d'aller ainsi. Alors on fait des haltes ; quand ce ne serait que pour choisir sa route.
La mienne passe dans le vieux Miex où les maisons s'épaulent l'une contre l'autre faisant le gros dos toutes ensemble aux tempêtes et à la neige. Entre elles, dans la rue qui prend tout de suite une forte pente, il y a toujours des odeurs de foin et de cuisine au bois.
Alentour, en belle place, s'élèvent des chalets neufs aux boiseries claires. Le temps leur donnera sa patine. Il est remarquable de ne rencontrer aucune fausse note. C'est que les bâtisseurs sont du pays et travaillent pour des gens qui le sont aussi. Instinctivement, ils suivent la. tradition. Et il n'y a pas à la faire revivre, puisqu'elle n'a pas cessé d'être vivante.
On retrouve la vieille route dans l'herbe d'un pré. Elle se précise à un tournant et Miex disparaît parce qu'on va maintenant dans l'épaisseur forestière. Le pas se plaît aux cailloux, au sable, à la terre tandis que monte et se rapproche la voix du torrent. On le voit bientôt, roulant, cascadant, écumeux, âme sauvage de la nature libre. Quand je serai à le toucher, il m'échappera encore, se jetant sous un pont de quatre pas mais en pierres soigneusement appareillées, voûtées et de forte assise. Dans un pays plat, la moindre passerelle, une planche, suffiraient. La montagne impose au plus simple ouvrage ses lois de force et d'équilibre assuré.

Plan-du-Chêne

Plus haut, le Plan-du-Chêne m'aura quelque temps retenu par sa vue aérienne sur Vouvry et la plaine largement étalée entre les monts vaudois et les monts valaisans qui Eglisesont comme des bêtes immenses agenouillées pour boire, l'échine oblique et le mufle posé au bord du fleuve. On ne se lasse pas de regarder cette terre cultivée jusqu'à la moindre motte. On ne sait plus qu'elle fut marécages et grenouillères, mauvais pays de fièvres. Un rude travail de drainage et de défrichement l'a faite belle et féconde.
Derrière la Tour D'ici, Vouvry se lit comme sur un plan et je suis au point où tout est aligné entre le chemin qui sort des bois et le Fosseau qui court au Rhône. Ces parallèles de terre jaune et d'eau violente limitent l'étagement de la petite ville. D'abord, les vignes d'un côté et les vergers de l'autre, où sont quatre puissants châtaigniers, beaux comme des cathédrales ; puis l'usine hydroélectrique et la papeterie, maintenant fabrique de carton ; à part et dominant le site, l'église de Saint-Hippolyte - donjon de la fidélité - et le troupeau blanc et noir des tombes se presse contre ses vieux murs. Plus bas, la maison de commune et la discrète romanité de son portique à goût de cloître ; puis l'auberge et la place passante. L'avenue de platanes dans toute leur majesté d'arbres que jamais l'on ne mutila, et la féminine douceur de leurs écorces satinées franchit le canal Stockalper, la gare, et se mue en berge le long du Rhône qui s'en va décrire une large courbe dans les blés et les tabacs. Ce sont alors des peupliers qui s'alignent au bord du fleuve, penchés contre le vent dominant venant de l'est. Et rien n'est beau, sur l'horizontale des terres comme l'envolée de ces hautes ramures toujours frissonnantes et chantantes.

Plus ou moins tôt, selon la saison, le soleil s'en va derrière les crêtes que l'on a derrière soi dans cette descente.
Vouvry est un pays d'aurore ; la naissante lumière l'atteint de plein fouet et rien ne la retarde. Avenue de la gareC'est donc aussi un pays d'ombres longues et précoces où il arrive que la, rosée demeure du jour au lendemain. Mais comme un autre torrent où le Fosseau étincelle par instant, des rayons très obliques reparaissent, réchauffent un long triangle de prés, de vignes et de murs, éclaboussent des fenêtres, irradient une placette qui paraît fleurie d'or et remontent bientôt par degrés jusqu'aux sommets où ils s'éteignent. Non sans avoir plus longuement baigné, en face, les Alpes vaudoises.

Ainsi, gagnant Vouvry, on a devant soi le Valais du lac, adouci, éclairé par les feuillages des veines, des peupliers, des hêtres qui font des miracles de pourpre et d'or à l'automne. C'est la première porte valaisanne, large encore, plutôt un rideau, saules et roseaux, tendu devant la grève lacustre. Si on regarde à l'est, pour savoir de quelle humeur se lève le soleil, maître du temps, on voit qu'il y a une autre porte, là-bas, au pied des hautes cimes et que le fleuve se plie en deux pour la passer, venant du haut pays où tout est plus contrasté, plus vif et plus violent.
Ici, en Bas-Valais, quand on vient du Chablais à l'ouest, il y a moyen de se glisser le long de la muraille rocheuse. Le Rhône a laissé un peu de terre et, au pied de la montagne, on a bâti la Porte du Sex. La commune commence là. Et comme ce passage commande tout le pays du Rhône valaisan, il fut toujours solidement construit et bien gardé. Au i 6' siècle, on y installa un châtelain. Il administrait Port-Valais, Vionnaz. Il avait la saunerie - le débit de sel - sous son contrôle. Jusqu'en 1839, il y eut un bac sur le Rhône.
Pour venir de la côte vaudoise qui rassemble les routes de Berne, de Fribourg et d'ailleurs, il y a deux ou trois plats chemins à travers les champs où les rideaux de peupliers cardent le vent et filent les brouillards. Il faut bien choisir, à cause des ponts qui sont rares. C'est que le père-fleuve qui s'est assagi au point d'accepter des digues, ne se laisse quand même pas tout faire, capable qu'il est de grossir soudain et de tout emporter.Le Rhòne

Ce matin, l'eau file calme et lisse le long de la limite de la commune. On l'a séparée du vrai fleuve pour la verser dans le canal Stockalper. C'est une eau de songes, où miroite encore un des grands rêves de ce prodigieux Valaisan du 17esiècle, Gaspard Stockalper de la Tour, quasi-roi du Valais, ayant six mille hommes travaillant ses terres et gardant ses troupeaux, autant de mulets portant six mille sacs de sel d'Espagne par le Simplon, un régiment et trois compagnies de soldats servant en divers pays, un château de prince oriental en sa Brigue natale et qui voulut, pour son commerce, flotter, à moindre prix, ce qui roulait pour lui sur toutes les routes, y compris le courrier d'Italie et de France, par Lyon et Genève. Le canal fut creusé de Collombey (1651) à Vouvry (1659). (Les Stockalper avaient des droits à Vouvry.) Mais le Rhône déborda et le canal fut abandonné. Cent vingt ans plus tard, pourtant, on le prolongea jusqu'au Léman pour qu'il y porte l'eau drainée dans les marais.

Vouvry

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Vouvry commence à l'aube des temps connus. C'est une terre d'ancienne civilisation ; romaine, d'abord, chrétienne ensuite, et donc doublement latine. C'est pourquoi il y a dans les caractères un subtil accent de vieille race. Il en va d'eux comme du vin : ne vieillit bien que le meilleur. Mais il faut une forte tête pour en rester maître.
Le peuplier auquel je m'appuie palpite au vent qui vient du fleuve. Le jour est encore jeune, comme est la lumière. Je regarde la commune. Elle s'étale en cône et s'ouvre en éventail au ras de la plaine.
En haut, sur la droite du col de Taney, entre huit et neuf cents mètres, c'est Chavalon. L'usine, dans la distance, grâce à son heureuse couleur bleue, s'accorde au paysage. Et le Maison de communeregard continue d'aller, remonte le vallon de Vernaz par le Plan-de-l'Ortie, devine, derrière, à gauche, l'alpe de Savaleinaz, le Pic-du-Linleu, se souvient qu'entre eux il y a la Dent-du-Velan, et revient sur Chamossin avant de redescendre sur la grand-place de Vouvry, un peu ébloui d'espace et se plaisant d'autant plus, maintenant, au charme des très vieilles maisons, des rues pavées et surtout des recoins et placettes souvent fleuries à la belle saison.

Au 6 ème siècle, l'éboulement du Tauredunum et l'inondation qui s'ensuivit, ravagèrent les terres basses du dizain de Monthey. Vouvry seul en réchappa intact, étant sur la première marche de la montagne. On le nommait alors : Wovreia. C'était un bourg autour d'une église. J'aime à rêver sur la petite musique ancienne que font les noms des gens et des lieux quand on feuillette les documents des archives, déchiffrant des écritures aux formes oubliées. Vouvry chante ainsi, sur sept siècles - de 1017 à 1771 - : Vubreius, Wowreia, Vuvrium, Ovrie, Wuvrie, Vouvriacum, Vauvry, Vouvray. C'est que rien n'était fixé encore, tout se formait, se bâtissait, s'enracinait, les communautés comme les langages. Ici, on entend un accent qui est d'abord le germanique modifiant le bas latin; puis le parler, dont la forme écrite est due aux gens d'église, se romanise et devient valaisan. Mais cette Varia ou Wavra, c'est toujours la même terre et le mot veut dire qu'elle est en friche, qu'elle est encore sauvage, à conquérir et en voie de l'être. Vouvry, c'était une colonie, et ses habitants des défricheurs.
Chanson plus douce des parchemins gaufrés comme feuilles mortes, des prénoms féminins paraissent et parfois ils sont délicieux, tels - au 13 ème siècle - ceux de Willermette et d'Anfélise. Je crois les voir : robes très longues, corsages très ronds...

Au lieu-dit " En Bovairon ", vingt-trois tombes burgondes (découvertes en 1894) attestent que ce puissant peuple venant de la Baltique s'était implanté là aussi.
Conquérants en marche depuis le 3 ème siècle, christianisés deux siècles plus tard, ils savaient organiser leurs conquêtes. Leur roi Sigismond, en 515, rénove la communauté du couvent d'Agaune, c'est-à-dire Saint-Maurice et lui donne Vouvry, en 517. Mais il y eut un temps où la paroisse formée entre 1177 et 1204 relevait à la fois de l'abbaye et de la prévôté du Mont-Joux. Les papes Innocent III et Honorius IV en font mention. En 1158déjà, la seigneurie appartient à l'abbé de Saint-Maurice et Guillaume de la Tour est son vidomne à Vouvry ; c'est-à-dire son administrateur, choisi parmi les familles connues du pays. On relève les noms des De la Tour (1150), Blonay(1250), Vouvry (1300), Sostionis (1304), Pierre Bernardi (1495), Hippolyte Boquis (1508), Pay de Monthey (1610).

Maison Rouge

Le vidomne, seigneur laïque, était lieutenant armé de l'évêque et grand justicier. Il avait droit de vie et de mort. Pour le ménage ordinaire : batteries, bornages, menus larcins, il avait un sautier exerçant la basse justice. Le tout devait encore s'arranger dans le cadre plus vaste de la souveraineté des ducs de Savoie. (Jusqu'au 31 décembre 1476 où l'évêque Walther II Supersaxo réunit la diète valaisanne pour clore la longue guerre contre le prince savoyard et proclamer souverainement que le pays était épiscopal et incorporé aux sept dizains. Le 7 février 1536, la communauté fait adhésion au Valais. Lequel confirme à nouveau les franchises de Vouvry en 1578.) Et l'on s'arrangeait, selon les coutumes, les traditions, peu de lois écrites. En 1491, il y a deux syndics, un pour le mont (Miex), l'autre pour la plaine. En 1638, Vouvry obtint d'élire son juge. Cela paraît compliqué, excessif peut-être, aujourd'hui que, par la vitesse, nous sommes, de par le monde, presque à bouts touchants. C'est qu'on ne sait plus ce que fut le temps d'autrefois, où les distances étaient vraies, les communautés solitaires, Vouvry loin de Vionnaz ou de Monthey, à cause des bois sauvages et des marais. De même qu'on faisait son pain pour six mois et toutes provisions pour vivre de son fonds, il fallait avoir sous la main les institutions et les hommes pour régler tous les dérèglements possibles d'une poignée de destins. Et il y en a !

Sur le clocher de pierre à flèche octogonale à lucarnes, du 15e siècle, tournent les heures et les saisons, les bonheurs et les oraisons. L'église est sous le vocable de Saint-Hippolyte. EgliseElle n'est pas très ancienne, ayant été rebâtie pour la troisième fois en 1822. Mais deux vitraux, dans le choeur, sont datés de 1488. Les autres ont été faits par E. Dunant en 1941.
L'histoire moderne de Vouvry se confond avec celle du Valais. Mais il garde son caractère, associé à ceux des cent soixante-neuf autres communes valaisannes. Libres ensemble, mais libre aussi chacune pour soi.

La vie, ici, est faite de joies et de peines, comme partout. Dans les petites rues en pente, n'en reste-t-il qu'un subtil parfum de présence humaine ? Mais plus secrète qu'ailleurs ; car la terre valaisanne a formé une race un peu ombrageuse, très fidèle et qui se livre peu.
Plus simplement, j'aime l'odeur de ces rues toujours brassée et affinée par le vent de la montagne. Plaisir de respirer la fumée épicée des feux de bois auxquels on se chauffe, sur lesquels on cuisine encore. Il n'est de cour sans ses bûches empilées ni de jour où dans l'une ou l'autre, on ne scie ou ne refende.
Devant les grandes scieries fardées de sciure blonde, l'air est épaissi d'un encens résineux ; et il a le goût de pierredevant la fabrique de chaux et de ciment.
Dans la saison de la récolte, les vastes séchoirs de la manufacture de tabac exhalent la forte saveur douce-amère des feuilles jaunes ou brunes.
Aux vendanges, le sang est en fête.

Ainsi, Vouvry vit comme un grand village où la graine et la fleur, l'arbre, le fruit, l'eau d'orage et l'eau de neige, le soleil et le brouillard font la loi des travaux, l'allégresse et le souci des hommes.
Il est encore une unité à l'échelle humaine où les actes et les choses peuvent être ordonnés par une vue d'ensemble, une délibération commune. L'ambition de puissance et sa démesure n'ont guère de prise sur l'espace, le calme, les relations directes entre les individus, ici où l'on se salue par son nom propre : Bonjour, Céline. Adieu, Emilien.

Certes, avec l'implantation de l'usine pilote de Chavalon, l'essor industriel déjà vif et qui va s'amplifier, décuplant rapidement la population, donne le même spectacle de force et la même inquiétude que la crue subite d'un torrent. Mais on peut endiguer le flot sauvage, si l'on ne s'est pas laissé surprendre. Ceux qui président aux destinées de Vouvry ont agi comme il fallait, quand il était encore possible d'aménager le site, avant toute prolifération désordonnée de bâtisses. Ils ont eu le juste coup d'œil et planifié ce qui devait l'être pour que les rues soient libres, adaptées au trafic - celui des " poids lourds " étant presque entièrement détourné. Et, comme il y avait des débridées au temps des chevaux, il y a des parcs pour les voitures qui, ainsi, n'étranglent pas la chaussée.

Les métiers des hommes modèlent leur caractère. Cette mesure que j'aime à lire dans la cité de Vouvry, ne vient-elle pas du rôle important qu'elle a joué, Papeterie de Vouvryà son rang modeste, dans l'expansion de la civilisation en Valais et au-delà, en fabriquant ce papier par lequel l'homme occidental s'est donné le moyen prodigieux de faire du passé un héritage et la base de son avenir, une mémoire fidèle et docile, le grenier de ses découvertes, le réservoir de ses réflexions.
Le plus ancien papier à filigrane valaisan - un écusson aux sept étoiles - daté du 17' siècle, est de la papeterie de Vouvry. Elle fut créée avant 1629, peut-être même avant 1614. Au château de Saint-Maurice, le musée conserve d'anciennes formes à fabriquer le papier à la cuve marquée A. Pignat et provenant de cette même papeterie de Vouvry. Le maître papetier François Schoch les avait gardées, vers 1840, lors d'un passage à d'autres procédés de fabrication.

Activité intense de la plaine, peuple nombreux, gens venus d'ailleurs, mélange, avec nos accents, de parlers plus sonores. L'Histoire accélère. Pourtant, il ne faut pas céder au vertige. Le montagnard sait cela. Il y a Vouvry, en bas, comme un moulin à faire de l'avenir.
Et là-haut, pour nous permettre de reprendre haleine, il y a Taney, dans la durée de la nature éternelle.



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